Je vous propose un deuxième et dernier extrait du livre écrit par Lucy Vincent, neurobiologiste. Une fois de plus, on y découvre le lien étroit qui unit le cerveau aux muscles et au mouvement. Ce qui est intéressant, dans cette extrait, c’est qu’ elle parle nommément de proprioception et de l’impact des messagers issus des contractions musculaires sur l’ensemble du métabolisme. Ainsi, tout est lié et on devine qu’une dysproprioception va pouvoir impacter de nombreuses fonctions de notre corps…
« Les vrais avantages du mouvement (…) se manifestent à la moindre contraction ! Grâce aux techniques modernes de biologie moléculaire, on a découvert le rôle très important du muscle en tant que glande endocrine, c’est-à-dire productrice d’hormones. Sa contraction entraîne la production et la libération de centaines de messagers qui peuvent agir directement sur place, c’est-à-dire au niveau du muscle, mais aussi sur d’autres organes comme le foie, le pancréas, les intestins ainsi que les os, les cellules circulantes du système immunitaire et le cerveau (Pedersen et Febbraio, 2008). On a donné à tous ces messagers d’origine musculaire le nom de myokines.
Nous en sommes encore au début et nous découvrons à peine les subtilités de la conversation croisée qui se produit entre nos organes grâce à ces nombreuses molécules issues de la contraction musculaire. En tout cas, ces premiers résultats nous ont ouvert les yeux sur le fonctionnement de notre corps et de notre cerveau comme un tout -accessoirement, on comprend mieux ainsi pourquoi l’inactivité physique est mauvaise pour le corps : si on ne bouge pas, on coupe la conversation entre nos différents organes qui ne peuvent donc fonctionner correctement : il n’est donc pas étonnant que des maladies surviennent (Pedersen, 2009) […]Il faut imaginer que chaque fois que vous vous mettez à bouger, vous ouvrez les voies de communication entre votre corps et votre cerveau. […]
Une multitude de messages internes
Les informations déclenchées par le fait de bouger viennent en partie de nos capteurs de mouvement, ou propriocepteurs, qui sont situés dans nos muscles, tendons et articulations ( Proske, 2015). Ceux-ci fournissent, sous forme d’influx nerveux, des données sur notre position, la nature du mouvement et l’accélération du corps, tous influencés par notre poids et notre agilité. En recevant les influx nerveux liés à l’activation de tous ces récepteurs, notre cerveau construit alors une représentation globale de l’ « état du corps », laquelle constitue l’une des bases de calcul pour évaluer nos besoins.[…]
- Voir aussi l’article du site Apprendre, réviser, mémoriser :
Il faut se lever une fois par heure, bouger 1 à 2 minutes… et danser ! (Lucy Vincent)
- Je vous propose de l’écouter aussi dans cette vidéo très intéressante :
Ping : Exercice physique et cerveau – SensoriDys