Contenu d’un examen proprioceptif de qualité (2023)

Contenu de l’examen Proprioceptif d’un enfant dyslexique ou dyspraxique en 2023

Parce que la proprioception est un sens à la fois diffus dans tout l’organisme, caché et très précis, son premier examen nécessite de suivre un processus très spécifique qui, associé aux réglages du traitement qui en découle, dure de 1heure à 1H15 selon les cas.

L’examen est divisé en 4 étapes correspondant aux rôles de la proprioception dans :

  • Le contrôle de nos mouvements et de notre posture,
  • La localisation des informations sensorielles de l’espace qui nous entoure,
  • Les relations entre l’audition et la vision.

L’ossature centrale de l’examen, commune à tous les professionnel, à laquelle peuvent s’ajouter certains examens particuliers liés à l’examinateur (acuité visuelle par exemple, …) comporte 4 grandes parties :

1Questionnaire : validé chez plus de 100 enfants dyslexiques comparé au même nombre d’enfants normo lecteurs, il prépare l’examen et doit être rempli par les parents et l’enfant.

2- Contrôle moteur et postural :

  • Inspection corporelle à la recherche d’une asymétrie posturale compensant une mauvaise perception de son corps. S’y ajoutent l’appréciation du mode d’appui plantaire et de la fixation oculaire,
  • Recherche d’un appui plantaire anormal au podoscope,
  • Evaluation des mouvements de rotation et d’extension de la tête afin de déterminer le côté devant recevoir les stimulations les plus fortes,
  • Test Posturo Dynamique détectant les anomalies biodynamiques à l’étage cervical, dorsal et lombaire en position debout,
  • Test de Convergence Podale, en position couchée, subdivisé en 3 parties, à la recherche d’une Altération des Réflexes Posturaux lors de :
  1. 13 modifications proprioceptives successives :  tête (2), yeux (2), bras (2), mâchoire inférieure (2) et langue (5),
  2. D’une stimulation respiratoire inversée puis ventrale couplée à une phase de déglutition,
  3. De 6 modifications orientées de la proprioception des membres supérieurs.

3- Localisation des informations sensorielles – ici visuelles – de l’espace qui nous entoure grâce à un test visuel spécifique appelé « Test de Maddox Perceptif ». Pour chacun des 2 yeux le test permet d’évaluer la manière dont le cerveau localise une cible lumineuse suite à 8 modifications successives (assis naturellement, redressé, tête inclinée sur l’épaule, avec 3 positions de langue et de lèvres différentes – correspondant à 3 stimulations ou inhibition différentes du nerf trijumeau -, debout avec appui plantaire naturel ou modifié par des semelles).

4- Relations entre Audition et vision, couplées à une modification de la proprioception oculaire. Le déroulement de ce test est analogue à la phase précédente mais le patient reçoit en même temps des stimulations auditives, soit discontinues (bips de 500 msec séparées d’une seconde avec différentes fréquences) soit continues (bruit de classe, bruit blanc, …).

C’est seulement à l’issue de l’ensemble de ces tests que le praticien pourra régler très précisément les modifications nécessaires et suffisantes : prismes (par incrément de 0.12° -soit 0.25 dioptries), modifications orales (à 100 microns près), stimulations plantaires (de 0.3 à 2-3 mm). L’examen permet aussi de juger de l’intérêt d’une action de médecine manuelle complémentaire.

Le contenu de cet examen, résultat de 18 ans de recherche clinique et fondamentale, est réalisable par les professionnels ayant validé le Diplôme Universitaire « Perception, Action et Troubles des Apprentissages » (INSERM U1093 Cognition, Action et Plasticité Sensorimotrice) et ayant suivi les mises à jour datant de moins de 4 ans.

Il suppose ensuite une prise en charge coordonnée entre plusieurs professions avec un professionnel coordonnant les soins et susceptible de diriger les patients vers les professionnels avertis.

Le contenu des contrôles réguliers, à espacer le plus possible, est structuré de la même manière. Certaines étapes peuvent être supprimées selon l’évolution constatée.

Permettant d’améliorer la sensorialité de l’enfant « dys », les facultés de mémorisation et le niveau d’attention, l’examen proprioceptif est très logiquement le préambule à toute rééducation des troubles « dys » de type orthophonique, orthoptique, ergothérapique, etc… Il s’adresse à tous les enfants ayant un diagnostic certain mais aussi à tous les enfants qui sont en attente de diagnostic. A partir du moment où un enfant manifestement intelligent présente des problèmes scolaires inattendus, le questionnaire est suffisamment précis pour permettre de savoir si un examen proprioceptif est à envisager.


Voir aussi les vidéos du Dr Patrick Quercia, ophtalmologiste et chercheur associé à l’INSERM, sur sa chaîne Youtube, concernant l’examen proprioceptif :

Dyslexie.Quercia.traitement proprioceptif