Sensoridys vous invite à découvrir cette très intéressante conférence de Marianne Jover, Professeure, Université d’Aix-Marseille.
Dans une première partie, elle donne une vue d’ensemble des Troubles neurodéveloppementaux (TND), avec leur différentes catégorisations. Ensuite, elle définit ce qu’est la comorbidité et en présente différents modèles théoriques. Puis elle nous parle de ses travaux explorant la comorbidité entre les TND, notamment entre les troubles de la lecture et de la coordination motrice. Enfin, elle appelle à une nouvelle modélisation des TND, un changement de paradigme en science qui semble maintenant inéluctable, une « révolution khunienne ».
J’ai trouvé cette conférence très intéressante. Marianne Jover y présente notamment un travail de thèse qui montre que les dyslexiques présentent fréquemment des performances motrices amoindries et les dyspraxiques fréquemment des performances de lecture amoindries. Elle s’interroge sur le fait de séparer la dyslexie du TDC (dyspraxie), sur l’existence d’une forme pure de ces troubles neurodéveloppementaux. Elle évoque la difficulté, « l’enfer », de constituer un échantillon de sujets « purs » lors des études sur la dyspraxie (TDC), et pense que cet échantillon n’est finalement pas représentatif de la réalité : « on a laissé toute la complexité au vestiaire pour étudier un enfant qui n’existe pas vraiment ».
L’importance des comorbidités l’amène à penser qu’il y a un problème avec le modèle catégoriel actuel, elle pense qu’on s’achemine vers un changement de paradigme en science.
Cette vision décalée et très novatrice nous change de l’hypothèse phonologique que continuent à promouvoir certains « Experts » de la dyslexie et rejoint ce que Sensoridys ne cesse de répéter s’agissant de la dyspraxie. Ce discours résonne évidemment avec tout ce que les patients et familles de patients dysproprioceptifs constatent tous les jours et que nous expliquons sur ce site, par exemple au travers de notre affiche :

Sensoridys aspire à ce changement de paradigme et espère qu’une approche dimensionnelle, plutôt que catégorielle, mettra la sensorimotricité à son juste niveau et, par voie de conséquence, permettra enfin que l’on s’intéresse de plus près à la proprioception des patients présentant des troubles neurodévelopementaux.