L’absence de gravité modifie le cerveau

Le traitement proprioceptif s’appuie sur la plasticité sensorimotrice, c’est à dire la capacité qu’a le cerveau de se réorganiser sous l’effet d’un entrainement sensorimoteur (mettant en jeu la motricité et la sensorialité). En effet, ce traitement permet de reprogrammer le schéma corporel ( les représentations internes du corps en mouvement) grâce à des « leurres sensoriels » qui modifient les informations proprioceptives qui parviennent au cerveau durant les mouvements du patient.

J’ai donc trouvé intéressants, et passionnants, ces deux articles consacrés à la manière dont le cerveau se réorganise dans l’espace en l’absence de gravité, alors que les astronautes ne peuvent plus se mouvoir comme sur terre. Ces travaux récents illustrent bien la puissance de cette plasticité cérébrale, et plus précisément sensorimotrice, à la base du mode d’action du traitement proprioceptif.

Merveilleuse proprioception !

Extrait de futura-sciences « Le cerveau des astronomes se transforme dans l’espace » :

Le corps humain s’est construit sur Terre, où la gravité nous cloue les pieds au sol. Un séjour prolongé dans l’espace, un environnement étranger pour les Terriens que nous sommes, le force à s’adapter.[…] Pour la première fois, le suivi de douze astronautes ayant voyagé dans l’ISS a montré que leur cerveau s’est en quelque sorte « recâblé ». L’étude est parue dans Frontiers in Neural Circuits.[…] Pour étudier la structure et le fonctionnement du cerveau, l’IRM après retour a été faite avec une technique spéciale appelée la tractographie qui met en évidence les voies neuronales dans le cerveau.[…] Car des modifications, les chercheurs en ont observé plusieurs. Tout d’abord dans la région motrice du cerveau où les connexions entre les neurones ont changé. « Les régions motrices sont les centres cérébraux où les commandes de mouvements sont initiées. En impesanteur, un astronaute doit adapter ses stratégies de déplacement par rapport à la Terre. Notre étude montre que leur cerveau s’est recâblé pour ainsi dire », explique Andrei Doroshin, le premier auteur de l’étude. Ce recâblage persiste plus de sept mois après le retour des astronautes sur Terre.

L’article dans son intégralité : là.

Extrait de numérama : « Le cerveau des astronautes est recablé dans l’espace » :

« Nous avons constaté des changements dans les connexions neuronales entre plusieurs zones motrices du cerveau », constatent les auteurs dans un communiqué. Grâce aux scanners réalisés avec ces 12 astronautes, les chercheurs ont découvert que le cerveau évolue de manière importante dans certaines connexions. […] Il n’y a rien de surprenant en soi que l’environnement ait une telle influence : la plasticité du cerveau est connue, et c’est grâce à elle que nous apprenons constamment, que des souvenirs s’ajoutent sans cesse. De même, on savait déjà que l’espace a un impact sur le cerveau (une étude d’avril 2020 en parlait). Mais puisque cette recherche mobilise une technologie novatrice de scanners, les chercheurs ont pu aller plus loin dans l’exploration des circuits neuronaux impactés. Résultat, ces changements provoqués par le milieu spatial sont décrits comme « très nouveaux et très inattendus ». Comment expliquer ces reconnexions ? La physique et la kinesthésie (perception des déplacements) sont différentes dans l’environnement spatial. Cela change la représentation et le contrôle du corps. Ce qu’il se passe dans le cerveau vient donc « refléter cette fonction sensorimotrice altérée dans l’espace ».

La façon dont on bouge a effectivement un impact sur notre cerveau : on est « câblé » aussi en fonction de comment on se déplace. « Les aires motrices sont des centres cérébraux où les commandes de mouvements sont initiées. En impesanteur, un astronaute doit adapter ses stratégies de mouvement de manière drastique par rapport à la Terre. Notre étude montre que leur cerveau est pour ainsi dire recâblé », expliquent les auteurs.

Que les aires motrices montrent des signes d’adaptation après un vol spatial n’est donc pas surprenant, mais avec cette étude, « nous avons une première indication que cela se reflète également au niveau des connexions entre ces régions ». Et ce n’est là que le début des recherches sur les conséquences de l’environnement sur notre corps et notre cerveau. […]

L’article dans son intégralité : là.

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