Acquisitions, apprentissages et compensations : rôles du sensorimoteur (Christine ASSAIANTE)

J’ai eu le grand plaisir de constater que durant le colloque « TROUBLES DU NEURO-DÉVELOPPEMENT : APPRENDRE TOUT AU LONG DE LA VIE », organisé par le GIS, il a été clairement question de proprioception, du couple perception/action, de boucle sensorimotrice, de mesurer l’acuité proprioceptive des dyspraxiques, etc. Je me dis que quelque chose est en train de changer dans le monde des troubles des apprentissages en France !

Je vous recommande donc vivement de regarder la visioconférence de Christine Assaiante qui parle exactement le même « langage » que nous, « proprioception, boucle sensorimotrice, couple perception action », et qui utilise un schéma de Berthoz avec tous les capteurs nécessaires à l’action : vision, vestibule, proprioception, informations plantaires. voici d’ailleurs une copie de sa diapo :

Je cite ici quelques lignes de son résumé :

Le couplage perception-action est présent dès la naissance et ce principe fonctionnel est structurant pour la mise en place des apprentissages y compris cognitifs et académiques, tout au long de la vie.

Une sous-utilisation de la sensorimotricité peut entraîner des déficits en cascade qui affectent l’ensemble des apprentissages.

Évaluation systématique de la sensorimotricité dans les troubles des apprentissages, même en l’absence de plainte (…) ».

On peut s’interroger, en l’écoutant, sur l’impact de la sédentarité et d’un usage trop intensif des écrans sur la construction de la sensorimotricité des jeunes enfants (?).

A noter que l’ INSERM U 1093 CAPS a démontré, dans une étude publiée dans une revue du groupe Nature, que tous les dyslexiques ont une dysfonction proprioceptive, et que celle-ci est corrélée à leurs difficultés en lecture. Ce laboratoire a aussi montré, à l’aide d’un protocole d’imagerie motrice, que le processus de représentation de l’action est altéré dans la dyslexie développementale pure chez l’enfant et que la qualité de l’imagerie motrice est corrélée aux capacités de lecture de mots chez les adolescents testés.

Peut-être serait-il temps, pour le monde des dys, d’ouvrir le dialogue avec les chercheurs travaillant depuis des années sur l’hypothèse de l’origine proprioceptive des troubles des apprentissages ?

Vous trouverez l’intégralité du replay de ce colloque « TROUBLES DU NEURO-DÉVELOPPEMENT : APPRENDRE TOUT AU LONG DE LA VIE », organisé par le GIS, en suivant le lien ci-dessous (avec beaucoup des intervenants « habituels » de l’univers des dys…) :


NDA : La visioconférence de Sylvie Chokron, qui précède celle de Christine Assaiante, n’est pas inintéressante, sauf que celle-ci oublie que la proprioception, et notamment la proprioception oculaire, intervient dans la localisation spatiale visuelle (cf. les travaux de JP Roll) et l’attention visuelle (cf. les travaux de Daniele Baslev). On ne peut « apprendre à voir » que si l’on est capable de poser son regard à l’endroit où il faut et cela c’est la proprioception qui le permet !

  • Acquisitions, apprentissages et compensations : rôles du sensorimoteur tout au long de la vie
    • Sylvie CHOKRON, Centre de Neurosciences Intégratives et de la Cognition, Paris

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